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Le Blog de Yv 2
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24 septembre 2006

Au Darfour l'enfer est une réalité

Photo_Peter_Casaer

C'est dans une région du plus grand pays d'Afrique que se déroule l'un des plus grands drames du continent. Le Darfour (région du sud-ouest soudanais, 6 millions d'hab., grande comme la France) est en proie aux pires atrocités que l'humanité puisse connaître, cela dans une inertie de fait de la communauté internationale. Cela semblerait inconcevable au 21ème siècle, mais depuis février 2003, les habitants du Darfour tentent de survivre au rythme quotidien des massacres dans la populalion, des viols (des femmes dès leurs 8 ans) utilisés comme arme de guerre, des empoisonnements des puits, des pillages de troupeaux, des pillages et des incendiés de villages. Le bilan "comptable" est un crève-coeur et il choque les esprits : 300.000 morts, 2,4 millions de personnes (dont la majorité) déplacées à l'intérieure des frontières soudanaises et (pour la minorité) réfugiées au Tchad !

Quel est le facteur déclenchant de cette triste situation de fait ?

Une profonde remise en cause du leadership de Khartoum. Cette contestation de l'autorité gouvernementale soudanaise connaît un précédent. En effet, le Soudan a été ravagé par une deuxième guerre civile* longue de 20 ans (1983-2003) entre le gouvernement soudanais situé au Nord (à dominance musulmane) et les sécessionnistes sudistes à dominance chrétienne et animiste. La cause principale de ce conflit fût la revendication par les sudistes d'un partage équitable des nouvelles ressources pétrolières découvertes au sud du pays et la cessation de l'interventionnisme de l'Etat dans l'organisation du Sud (Khartoum le divisa en trois provinces, chacune dirigé par un gouverneur choisi par le chef de l'Etat). Cette guerre a coûté la vie à 2 millions de soudanais. Cette guerre pris fin en 2003 via un accord entre les parties garantissant un partage équitable du pouvoir et des ressources (notamment pétrolières, hydrauliques et agricoles).

En février 2003, deux mouvements rebelles du Darfour s'opposent à Khartoum. Ceux-ci, s'estimant mal associés au partage des richesses, décident de prendre les armes pour défendre son indépendance. Depuis trois ans, ils sont opposés à l'armée soudanaise et aux milices arabes djandjaouids.

Le droit d'ingérence

Le 31 août 2006, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la résolution 1706. Celle-ci vise à assurer le déploiement d'une force de maintien de la paix de 17.300 hommes à partir du 1er octobre. Cette résolution ne peut être appliqué qu'avec l'accord tacite du gouvernement soudanais. Ce dernier s'est opposé à ce déploiement. Le gouvernement américain estime que le mandat de protection des civils doit prévaloir sur l'accord de Khartoum. Considérant que la situation est trop grave et que la communauté internationale a trop tardé à agir, l'argument américain me semble pertinent. Le droit d'ingérence est dans ce cas précis plus que justifié. Au Darfour, le prolongement de la mission de l'Union africaine ne suffira pas à mettre fin à cette tragédie soudanaise.

* La première guerre civile ayant eu lieu entre les mêmes parties de 1956 à 1972.

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