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Le Blog de Yv 2
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28 septembre 2006

Jospin s'en va (bis repetita)

lioneljospintopC'est l'info du matin, celle qui m'a plus ou moins fait sursauter du lit car elle est quasi théâtrale : Lionel Jospin abandonne dans la course à la candidature. C'est certainement l'un des événements majeurs de la précampagne. Celui que j'estimais intellectuellement comme le plus intéressant des candidats à gauche jette l'éponge. Rarement j'aurais vu en précampagne un épisode à la fois intense médiatiquement et en terme de réflexion apportée par cet ex-candidat que politiquement crépusculaire. Moi qui le voyais rassembler autour de lui par le désistement de certains candidats, c'est raté.

Cela alors qu'on ne le voyait pas venir. Ségolène Royal parlait de machine à perdre en ces termes :   

"C'est à se demander si certains n'ont pas envie de perdre, si la machine à perdre n'est pas déclenchée. Donc il va falloir être fort, nous, les militants socialistes qui avons envie de gagner."

Il semblerait que même cela n'ait pas vraiment pesé sur la réflexion de Jospin. A priori, il se serait rendu compte que (1°) il ne pèserait pas dans les débats (2°) faute d'avoir créé une dynamique, la débâcle lui semblait assurée lors du vote des militants désignant le candidat socialiste, le 16 novembre.

Même s'il reste un mois et demi, au regard des sondages étant pour l'instant plus que favorables à Ségolène Royal, des différents ralliements à sa candidature (les grandes fédérations socialistes lui semblent acquises et Pierre Mauroy devrait lui annoncer son soutien aujourd'hui) ce n'est pas la machine à perdre qui est déclenchée, mais bien une toute autre machine, le rouleau compresseur Royal qui tourne à plein régime. A moins d'une union des autres candidatures (et encore ?), ou d'un sérieux dérapage de la candidate (peu probable !), la victoire au PS lui semble assurée.

P.-S. : Ségolène Royal à gauche, Nicolas Sarkozy à droite, cela n'est guère réjouissant.

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Commentaires
Y
Au regard du dernier sondage Ipsos, Ségo creuse méchament l'écart comme je le présentais (sondage réalisé après le retrait de Jospin et de Lang).<br /> <br /> Sa popularité dans le noyau dur (électoralement parlant) du PS, "son parler vrai" qui la rend proche des gens, ses "idées-slogans" pas trop compliquées car on est en précampagne rendent le chemin de croix encore plus difficile pour DSK et Fabius (et je dis ça sans réel parti pris).<br /> <br /> Franchement, de 2004 à aujourd'hui elle est passée du symbole de la réussite de la gauche (dans l'inconscient des partisants socialistes) à une femme se dessinant petit à petit une stature de "femme d'état" (dans le conscient des partisants socialistes voire au-delà).<br /> <br /> Et j'écris tout cela sans être pro-Ségo !<br /> <br /> Par ailleurs, lorsque tu dis "ils sont en train de se rendre compte que cette stratégie n'est pas gagnante sans un minimum de fond et de clarté.", sous-entends-tu que Ségo n'aurait pas de fond ! Après analyse (cf mon message de septembre sur Ségo et Sarko) l'argument semble relativement injuste. Non ?
C
Je l'ai déjà écrit sur mon propre blog, le retrait de Lionel est une vraie perte pour beaucoup de socialistes français qui l'avait comme boussole. D'autant que l'homme, que j'ai le bonheur de pouvoir côtoyer en section, est très accessible —contrairement au tombereau d'insanités qui ont été déversées sur lui.<br /> <br /> Maintenant, la décantation est à l'oeuvre puisqu'il ne reste que 3 candidats. Contrairement à ce que tu as écrit, j'estime pour ma part que les jeux sont beaucoup plus ouverts à présent. En effet, le report entre jospinistes et languiens d'une part et strauss-kahniens d'autre part est nettement meilleur qu'avec les royalistes ou les fabiusiens. Les scores s'additionnent au lieu de se soustrairent.<br /> D'ailleurs, dans ma section —celle du maire de Paris, Bertrand Delanoë— les discussions sur notre liste interne commencent à montrer un net infléchissement d'un certain nombre de camarades. Séduits par la "nouveauté", ils sont en train de se rendre compte que cette stratégie n'est pas gagnante sans un minimum de fond et de clarté.
Y
En un peu plus de 3 semaines, 2 émissions radios, 2 interviews dans la presse et une grande interview en TV, en fin de soirée, plus de 50 minutes, sans compter qu'il faisait parlé de lui au moins un jour sur deux (ou sur trois) dans les quotidiens et chaque semaine dans les hebdos, ça fait pas mal pour un seul homme ;-)
S
Tu trouves qu'on l'a beaucoup vu dans les médias toi ? Pas moi ! ET en plus, quand on le voyait, il dégageait une impression de "ne pas y croire lui-même"
Y
Une évidence, pas tant que ça ma chère Syl. Non ? De ton point de vue, je le conçois parfaitement, mais d'une manière plus générale il a fait tellement d'interviews pour voir quel impact pouvait-il avoir sur le public de gauche, il était tellement présent dans les médias que dernièrement, j'me disais, c'est pas possible, il en fait un peu trop.<br /> <br /> Franchement Syl, Jospin en voulait à fond ! La semaine dernière, il y avait des bruits dans son entourage qui (quasi) assuraient qu'il allait se présenter candidat. Je crois que sa décision s'est vraiment prise entre lundi soir et mercredi. Lundi, il disait encore sur Europe 1, à Jean-Pierre Elkabbach (JPE)<br /> <br /> JPE : "Qu’est-ce qui vous empêcherait d’y aller ?"<br /> <br /> Jospin : "Rien."<br /> <br /> JPE : "Rien ?"<br /> <br /> Jospin : "Mais non, rien ! Rien ne peut m’empêcher d’y aller."<br /> <br /> On peut saluer son autocritique. Son erreur a été de se "retirer" de la vie politique après 2002, car aujourd'hui, il n'arrive plus à rassembler et à être populaire dans son propre partie en comparaison à 2002. Aujourd'hui, il paye cash son retrait tout en l'assumant.
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