Jospin s'en va (bis repetita)
C'est l'info du matin, celle qui m'a plus ou moins fait sursauter du lit car elle est quasi théâtrale : Lionel Jospin abandonne dans la course à la candidature. C'est certainement l'un des événements majeurs de la précampagne. Celui que j'estimais intellectuellement comme le plus intéressant des candidats à gauche jette l'éponge. Rarement j'aurais vu en précampagne un épisode à la fois intense médiatiquement et en terme de réflexion apportée par cet ex-candidat que politiquement crépusculaire. Moi qui le voyais rassembler autour de lui par le désistement de certains candidats, c'est raté.
Cela alors qu'on ne le voyait pas venir. Ségolène Royal parlait de machine à perdre en ces termes :
"C'est à se demander si certains n'ont pas envie de perdre, si la machine à perdre n'est pas déclenchée. Donc il va falloir être fort, nous, les militants socialistes qui avons envie de gagner."
Il semblerait que même cela n'ait pas vraiment pesé sur la réflexion de Jospin. A priori, il se serait rendu compte que (1°) il ne pèserait pas dans les débats (2°) faute d'avoir créé une dynamique, la débâcle lui semblait assurée lors du vote des militants désignant le candidat socialiste, le 16 novembre.
Même s'il reste un mois et demi, au regard des sondages étant pour l'instant plus que favorables à Ségolène Royal, des différents ralliements à sa candidature (les grandes fédérations socialistes lui semblent acquises et Pierre Mauroy devrait lui annoncer son soutien aujourd'hui) ce n'est pas la machine à perdre qui est déclenchée, mais bien une toute autre machine, le rouleau compresseur Royal qui tourne à plein régime. A moins d'une union des autres candidatures (et encore ?), ou d'un sérieux dérapage de la candidate (peu probable !), la victoire au PS lui semble assurée.
P.-S. : Ségolène Royal à gauche, Nicolas Sarkozy à droite, cela n'est guère réjouissant.