La Gauche (1) : Ségolène
Je l'annonçais avec presque deux mois d'avance, Ségolène Royal ou le rouleau compresseur, la machine à gagner l'a largement emporté.
Il ne suffisait qu'à lire entre les lignes des sondages. Dans le noyau dur des sympathisants socialistes, elle faisait un carton. Si cela n'était pas un signe fort (!) qu'était-ce donc ?
Quels ont été ses avantages par rapport à ses (ex-)concurrents ? D'abord, je le déplore un peu mais sa stratégie s'est avérée payante, il y a sa capacité à porter de nouveaux sujets dans le débat politique à gauche quitte à recourir, parfois à en abuser, à la triangulation. Elle était (et elle reste) l'image de la victoire de la gauche par rapport à la droite suite aux élections régionales de 2004. De près ou de loin, elle n'a jamais été mêlée à une affaire judiciaire (contrairement à DSK et Fabius, qui certes ont été blanchi). Dans son franc-parler, elle est la plus concrète des trois, étrange pour une élève de l'ENA. Elle a privilégié le propos pratique et proche du plus grand nombre de son audience plutôt que le théorique. Elle était en politique depuis longtemps, d'abord dans l'ombre, ensuite via une expérience ministérielle. En deux ans, elle a réussi à capitaliser une image de fraîcheur, de nouveauté. Ségolène Royal est un peu apparue aux yeux des socialistes, après le départ de Jospin il y a cinq ans, à la fois comme la "vierge Marie" des socialistes et la femme salvatrice de la gauche face à la droite. Car ce qui a également pesé dans le vote des militants socialistes, c'est cette envie presque obsessionnelle chez certains de dépasser par la victoire le traumatisme du 21 avril 2002.
P.-S. : A suivre dans ce blog, au plus tard pour mercredi une analyse plus fine de cette victoire (La Gauche [2]) et pour dimanche une thématique plus large : La gauche face à la pauvreté (La Gauche [3]).
Post-Scriptum 2 : Mais que pense Chourka de tout cela ?